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ID Fortes / La rue du Fort

La principale intention du projet était

  • d’insuffler dans la rue du Fort et ses abords une dynamique participative visant à (re)créer un sentiment d'appartenance à un quartier vivant et chaleureux en renforçant le lien social,
  • d’inviter les habitants à réfléchir ensemble d'une manière créative sur leur environnement immédiat en tenant compte des répercussions de leurs idées sur les quartiers avoisinants,
  • de permettre aux habitants d'exprimer leur perception du passé et du présent de leur quartier afin de définir une vision de l'évolution qu'ils aimeraient voir s'y imprimer dans le futur,
  • de consolider les interactions, les réseaux entre les individus, les associations, les organisations et les services communaux.

Pour cela, nous avons mis en œuvre les objectifs suivants :

  • La participation active des citoyens ;
  • La proximité avec le public et l'expertise des acteurs locaux ;
  • La réappropriation de leur espace de vie, de l'espace public ;
  • La lutte contre l'incivilité ;
  • La promotion de la propreté et de la citoyenneté urbaine ;
  • La mise en valeur de l'expression et la captation de la mémoire collective ;
  • La valorisation du patrimoine local ;
  • La promotion du contrat de quartier (information et sensibilisation citoyenne).

 

Tout un temps ont été évoqués des « Espaces merveilleux », en réponse à une impression des habitants : tristesse, désolation, manque d’espaces verts et de lieux de rencontre conviviaux.

Six sites ont alors été retenus :        
 

  1. La « cacahouète » et la rue de Lisbonne ;
  2. Les « deux bancs » ;
  3. Les abords de la rue du Fort [entre le petit Parvis et l’école 1-2 et comprenant la rue des Fortifications et la rue du Céleri] ;
  4. L’aménagement de la cour de l’école 1-2 ;
  5. Le « bateau » ; 
  6. La rue des Villas [lorsqu’elle rejoint la Chaussée d’Alsemberg].

 

Des projets d’aménagements ont été proposés pour les cinq premiers sites. Pour ce qui est de la rue du Fort, le bureau s’orientait vers un espace partagé – et donc un aménagement des trottoirs et de la voirie, de la verdurisation, une réflexion sur les incivilités,…

Malheureusement, l’enveloppe budgétaire n’était visiblement pas suffisante pour aller dans cette direction. L’aménagement de la rue du Fort, de la rue des Fortifications et la rue du Céleri furent passés à la trappe. Le résultat ? Très grosse déception dans la population, chez les commerçants, dans l’associatif.

Mobilisation et pression constructive.

Des constats consternants – ou pas …Il ne s’agissait pas ici d’opposer aux constats relevés par le bureau d’études d’autres constats. Ce sont évidemment – grosso modo – les mêmes que nous avions recueillis lors de nos rencontres avec les acteurs du terrain. Dès 2010, pour rappel, nous avons voulu les garder et partir de cette base pour élaborer une stratégie visant à impulser une énergie positive, constructive tout en étant critique et vivante.      
 

La rue du Fort et ses habitants ont subi de plein fouet les conséquences de la crise financière et économique apparue en 2008. Sur le terrain, beaucoup stigmatisaient des promesses non tenues, un manque de soutien de la part des autorités communales, une absence de « vision ».

Il est vrai que le problème est vaste et que, si tout le monde souffre dans cette crise à des degrés divers, il n’en reste pas moins que, pour certains problèmes, les solutions sont à portée de main.

De nos rencontres, d’autres sujets revinrent systématiquement sur le tapis :  
 

  • L’éclairage est pauvre dans la rue – et est source du sentiment d’insécurité ;
  • Les incivilités et la saleté sont pointées du bout du doigt. Le changement des jours et horaires de collecte des déchets sont très mal vécus aussi. De plus, la Région avait promis une sensibilisation dans les quartiers. Comme sœur Anne, personne n’a rien vu venir…   
  • Le végétal est mis à mal – notamment à cause des poubelles et de la négligence des marchands du marché ;
  • Le sentiment d’insécurité est omniprésent ;
  • Le manque de cohésion sociale est dénoncé. Il est vrai que, dans la rue, la transhumance semble importante, à l’image de la commune où l’on constate que le tiers de la population se renouvelle chaque année ;           
  • La solitude est aussi un phénomène important, souligné maintes fois ;         
  • Il y a un défaut d’identité locale. On ne sait pas définir ce qu’il faudrait, mais on sait ce qu’il ne faut pas.
  • Le repli identitaire et communautaire est très important aussi ;
  • Les enfants ne trouvent pas vraiment leur place dans la rue – notamment à cause des voitures qui circulent vite (Les bolides qui remontent la rue) ;…

 

L’un des vecteurs du projet était certainement de construire ensemble des outils pédagogiques pour améliorer la situation.

Parmi les réussites incontestables, nous pouvons bien entendu citer la brochure « Bienvenue dans la rue du Fort - Welkom in de Fortstraat ». Il ne fut pas évident de rassembler les témoignages des commerçants et des associations, mais le résultat fut unanimement salué.

La relation avec la commune ne fut pas simple. Les autorités ne comprennent visiblement pas le cheminement, le processus, la démarche. Les autorités et l’administration n’ont, semble-t-il, pas  cette culture de la participation citoyenne et ont souvent émis des doutes et des craintes quant au projet – même si certains ont toujours été à nos côtés pour nous soutenir.        

La commune a souvent exigé de voir toute « publication » avant parution pour la valider. Intuitivement, nous sentions – un sentiment diffus mais largement partagé par les partenaires – que la crainte des autorités était de voir le projet « échapper » au contrôle et déraper.

Une aberration : notre démarche consistait précisément à permettre une grande spontanéité à l’expression et à agir – bien qu’en garantissant un cadre – dans l’immédiateté. A plusieurs reprises, nous avons dû expliquer que la participation citoyenne et son expression était incompatible avec une quelconque forme de validation des autorités. Immédiateté n’est ni « improvisation » ni « amateurisme » - au contraire …

Nous avons cependant veillé à  maintenir le dialogue et à expliquer, de la manière la plus pédagogique qui soit, le sens de nos actions. Nous avons parfois dû faire des dessins pour expliquer des processus (portant) simples.

Ce qui était fondamental, c’était d’asseoir notre implantation dans la rue, de dégager une stratégie d’intervention au départ de diagnostics inédits et de « semer les graines de l’action ». Il était évidant que la maturation de ce travail préparatoire devait « faire éclore les résultats plus tard ». Il était nécessaire de passer par cette phase d’observation et de ne pas bâcler cette étape.

ID Fortes fut un long processus au sein duquel l’expérimentation, le doute, les essais et erreurs vont moduler le cheminement. Le choix de recourir à des artistes fut une erreur. Leurs concepts étaient certes très séduisant, mais demeuraient parfois trop intellectualisant ou, a contrario, trop brouillon. Tout comme, d’ailleurs, les randonnées exploratoires des « ateliers urbains ». Ces activités n’entraient pas en résonnance avec les attentes du public à qui il faut souvent présenter des choses plus concrètes et pratiques.

Nous avons donc centré nos efforts en les réorientant en tenant plus compte des aspirations du public. C’est ainsi que nous avons retravaillé la communication avec des offres plus légères et comprises par les gens. C’est ainsi que nous avons aussi travaillé avec Femmes Actives du Monde qui accueille des personnes maîtrisant peu ou pas le français – une manière de se repositionner au sein de la population.

A l’occasion de nos rencontres, nous avons voulu procéder, méthodologiquement, à une collecte de données par catégories de publics potentiels.

C’est ainsi que nous en avons identifié cinq :

 

  1. Les habitants – dont les enfants,
  2. Les commerçants – dont ceux du marché du weekend,
  3. Les associations,
  4. Les artistes,
  5. Les passants – qui viennent faire leurs achats, vont à l’école, se rendent au travail, déambulent,…

 

Le développement du projet s’est fondu sur des propositions de base qui ont été soumises aux publics. Les réactions de ceux-ci ont validé, adapté, développé ou rejeté les axes proposés. C’est toute la différence avec l’offre socio-culturelle traditionnelle : les idées viennent des gens eux-mêmes qui s’approprient le contenu et la forme de l’action. Si, au départ, les outils ont  été conçus par le réseau du partenariat, ils ont immédiatement été soumis à la critique et redéployés comme l’entendaient les citoyens.

Ce processus reposait bien entendu sur l’hypothèse que réactions il y aurait et que le public pourrait en assumer et assurer les développements. Les risques d’échec étant malgré tout résiduels du fait des constats, diagnostics et consultations des gens de la rue du Fort à toutes les étapes du projet.

Faire se mélanger les souvenirs du passé et les rêves d’avenir au regard des réalités d’aujourd’hui : tel est, au final l’obligation de résultat que nous nous sommes imposé.

 

Documents en rapport avec ce projet

  • La rue du Fort suffoque ? Plusieurs commerces ont mis la clé sur le paillasson ? Le marché dominical s'essouffle ? Nous avons, en janvier dernier, déposé un livre blanc auprès des autorités communales, reprenant de nombreuses revendications pour redonner du peps à la rue. La commune propose dès ce dimanche, sur la lancée de "Fort(s) en Fête 2014" proposée par l'association des commerçants "Forts Ensemble", une brocante depuis le Parvis, sur la rue du Fort.  Nous ne résistons pas à la tentation de croire que l'initiative de cette nouvelle brocante est l'une des conséquences de nos actions dans le cadre d'ID Fortes entre 2012 et 2014. On applaudit des deux mains. 
  • Dans un peu plus d'un mois aura lieu la deuxième édition de Fort(s) en Fête. Ca se passe le jeudi 1er mai dans la rue du Fort et autour du Parvis.     Le succès de foule – et la qualité des animations - de la première édition de Fort(s) en Fête, la grande brocante festive de la rue du Fort à Saint-Gilles, est encore dans toutes les mémoires. Rendez-vous est pris ce 1er mai, sur un périmètre étendu le long de la rue du Fort (et ses abords) depuis le petit Parvis jusqu’à la rue Théodore Verhaegen.      Contact
  • Décidément, quand ce n'est pas la police qui décolle nos affiches, ce sont les ouvriers qui déposent des panneaux de circulation.   Depuis de nombreux mois, dans le cadre du projet "ID Fortes", nous diffusons sur le coin de la rue d'Andenne et de la rue du Fort des informations ayant trait au quartier. Tout ceci avec l'accord et l'aval de la commune et du propriétaire.   On voit quand même que cet agenda mural est tout sauf "sauvage" , non ? Ben, il faut croire que certains ne captent pas ce détail.  
  • L'association de la rue du Fort, CONSTANT, propose une balade pour lancer le projet «Parlez-vous Saint-Gillois ? » Les animateurs proposent une marche de reconnaissance dans le quartier Bosnie à Saint-Gilles. Les participants partiront en quête des trésors linguistiques - mots hybrides, mots EXTRA-ordinaires - sur les traces des relations internationales que tissent les habitants de ce quartier avec le monde.   La mondialisation, les liens avec la famille à l’étranger, les pratiques culturelles .. il y a plus d’une raison pour expliquer la présence de mots étrangers dans les rues de Bruxelles.   L'invitation explique : 
  • Grâce au subside "Quartiers Verts", nous avons pu disposer avec une vingtaine de familles des corsets au pied de 23 arbres dans la rue du Fort. Nous avons commencé par celui ci-dessous, mais le dispositif, en bois, demande un entretien régulier et beaucoup ont souffert des coups de boutoir des voitures.